Pour chaque photo, il y a un cadre et un angle de vue. J’aimerai qu’on s’arrête un instant sur la ʺvueʺ. Il y a ce qu’on donne à voir : votre intention, et ce qui est vu : la perception des autres. La perception est subjective, toutefois vous pouvez prendre par la main ceux qui regardent vos photos. Comment ? Dans une photo ne doit apparaître que ce qui est essentiel à la transmission de l’information donc il faut enlever du champ ce qui n’est pas indispensable et qui n’apporte rien à la photo d’un point de vue informatif et esthétique. Avez-vous noté que je viens d’utiliser un nouveau terme ? J’ai employé le mot champ. Je triche un peu, le terme est réservé à un langage plus cinématographique donc ici on va parler de cadre et de hors-cadre : ce qu’il y a l’intérieur et ce qu’il y a à l’extérieur du cadre. Notez tout de même que le hors-cadre peut être suggéré de manière subtile avec un cadrage adéquat et le regard d’un sujet ou des perspectives. Sans m’appesantir sur un point dont Nathalie a déjà parlé dans son article, je souhaitais malgré tout vous sensibiliser au fait qu’un bon cadrage et une bonne lumière ne font pas tout, il faut également réfléchir à ce qui compose votre image : le sujet et ce qui l’entoure.

Voici un exemple en image avec Brenda dans sa nouvelle robe et ce qui l’entoure. Puisque ma perception est subjective je me dis : ʺExtra ! Elle a un mannequin de couture, j’adore son paravent, elle met ses enfants dans un panier, elle est bizarre.ʺ Bref, j’ai déjà perdu de vue le principal : la tenue qui est noyée dans la masse d’informations. Ainsi il faut soigner ce qui se trouve dans le cadre : préférez un fond uni dans un espace qui n’est pas surchargé et dont vous n’aurez pas à rougir. Bien sûr il ne s’agit pas de déménager, de repeindre ou d’accessoiriser son intérieur pour chaque photo mais de faire avec ce que l’on a sous la main avec sa personnalité et un brin d’imagination : resserrer le cadrage, jouer avec l’autofocus pour flouter l’arrière plan, changer de point de vue, adopter un accessoire récurent, un drap blanc ou de grande feuilles de papier au mur ou au sol… Par ailleurs, vous le verrez un peu plus loin dans le texte cela à un impact sur la luminosité et le contraste sur vos photos.

L’éclairage

On touche le nerf de la guerre. Il y une expression que je trouve parlante : ʺmettre en lumièreʺ ce qui signifie faire ressortir en mettant en évidence.

Lorsqu’on aborde la lumière en photographie on parle d’exposition. Cette dernière se règle par la vitesse d’obturation, la sensibilité et l’ouverture du diaphragme. Brenda me fait signe de ne pas vous en parler car c’est un labyrinthe. Pourtant j’ai envie que vous saisissiez ce qui rentre en ligne de compte concernant la gestion de l’éclairage avec des réglages manuels sur un appareil photo. Aussi pour les plus courageuses, il y a un document synthétique à télécharger à la fin de l’article pour en savoir davantage. Lorsqu’une image est sous-exposée (pas assez de lumière) ou à l’inverse surexposée (trop de lumière), cela résulte en partie d’un mauvais réglage de ces 3 points ou de la limite d’une des fonctions de votre APN. Ces derniers ont ceci d’extraordinaire d’avoir plusieurs modes de prise de vue programmés : paysage, portrait, feu d’artifice… Et un mode automatique, c’est beau la technologie, n’est-ce pas ? Brenda respire à nouveau.

Puisque l’APN travaille pour vous en matière de réglages, n’allez pas croire que vous allez pouvoir vous reposer sur vos lauriers. Qui dit éclairage dit lumière et qui dit lumière dit luminosité. Pour faire une belle photo d’une de vos créations, il vous faut donc de la lumière. Naturelle c’est l’idéal mais la majorité des photos des magazines sont réalisées en studio et pour arriver à de tels résultats, il faut le matériel adéquat et beaucoup de maîtrise. Nombre de blogueuses utilisent le flash comme Brenda qui vient de se coudre une superbe robe de princesse. Vite ! Une photo pour le blog sauf qu’il est 19h et qu’il fait nuit, Brenda n’a d’autre choix que d’utiliser le flash. Résultat avec le flash : le premier plan bien trop clair est saturé et l’arrière-plan en plus d’une ombre franche aura tendance à être assombri. Donc ce n’est pas idéal pour mettre en avant le sujet. Il vaut mieux réfréner son enthousiasme, est-ce une urgence vitale de publier cette photo ? Il serait préférable d’attendre qu’il fasse jour et d’avoir une meilleure luminosité afin de mettre en valeur l’ouvrage réalisé.

Lorsque l’on veut réaliser des photos en intérieur sans flash, la première chose à faire consiste à repérer l’emplacement le plus lumineux et de ce fait le plus éclairé de votre intérieur. Soyez également attentive aux écarts de luminosité en fonction de l’heure. En effet l’intensité de la lumière varie au cours de la journée et cela se ressent sur les photos au travers des contrastes, des ombres et de la température des couleurs. Prendre une photo d’un sujet baigné de soleil c’est mieux que rien mais les ombres seront trop dures. Une source de lumière trop forte c’est la garantie de contrastes ou de sur-exposition. Avec une lumière plus diffuse (un rideau en voile devant la fenêtre) ou indirecte par réflexion vous obtiendrez des ombres plus enveloppantes. Où placer le sujet par rapport à la lumière ? A cette question je répondrais que vous devez faire des essais mais surtout pas devant la source de lumière c'est-à-dire en contre-jour car on ne verrait rien. Avec le numérique vous pouvez canarder autant que vous le souhaitez, donc lâchez-vous en vous déplaçant autour du sujet, sans toutefois vous placer devant la source de lumière. En effet que vous vous situiez sur sa droite ou à sa gauche peut changer beaucoup de chose au niveau du capteur de l’appareil photo.

Lorsque que l’on conseille d’épurer le contenu du cadre de vos photos, c’est également parce que tout ce qui s’y trouve grignote la lumière. Le blanc est un réflecteur de lumière, donc c’est une aide non négligeable pour un apport de lumière pendant votre prise de vue. Pour photographier Brenda j’utilise un drap blanc disposé face à ma source de lumière qui est diffuse. J’écarte également ce drap sur les côtés ce qui permet d’orienter la lumière de manière latérale et d’atténuer les ombres. C’est le même principe qu’une boîte à lumière, que vous pouvez fabriquer simplement avec du papier cartonné blanc. Bien sûr, il est difficile de réaliser cette astuce sur un sujet de grande taille: ʺHey Chéri ! tu peux me rapporter deux plaques de placo en 200x150. Je dois faire une photo qui déchireʺ. C’est pour cela qu’un mur blanc est idéal. Toutefois, il n’y a pas que le blanc, les couleurs pures c'est-à-dire sans noir comme un gris perle sont également très lumineuses (et à la mode). Néanmoins le noir qui absorbe la lumière n’est pas inutile en photographie surtout si l’on veut jouer sur les contrastes avec les jeux d’ombres et de lumière. La lumière, les couleurs ainsi que la mise en scène d’une photo de sont pas anodines et contribuent à créer une atmosphère : chaude, froide, bucolique, rêveuse, enfantine, épurée…

Nous ne faisons pas la pluie et le beau temps et parfois rien n’y fait vous n’avez pas assez de lumière, il vous faut donc utiliser une lumière artificielle avec laquelle vous aurez un rendu jaune. Pas de panique ! Ne braquez pas toutes les lampes de la maison sur le sujet à cause des ombres et d’un risque de surexposition. Pour un accessoire disposez une feuille de papier calque devant un ou deux spots surélevés par rapport au sujet pour obtenir des ombres plus diffuses.

Vous allez me dire : ʺMon enfant bouge tout le temps, mes photos sont floues sans le flash !ʺ Effectivement c’est un souci mais voici une astuce vraiment simple : proposez un 1-2-3 soleil et alternez avec un Jacques à dit. Rires garantis ! Et si vraiment rien n’y fait passez en position sport sur l’APN (il vous faut quand même beaucoup de lumière). Je ne vais pas diaboliser le flash, vous pouvez également l’utiliser pour photographier des sujets… pendant la journée ! Et si vraiment vous n’avez pas d’autre choix que de prendre vos photos le soir, respectez une distance de 2m50 ou 3m avec votre sujet.

Pour réaliser ses photos en extérieur, le premier conseil c’est d’éviter de les prendre entre 10h et 16h l’été car c’est là que le soleil est le plus haut. Vous aurez un meilleur rendu des couleurs si vous réalisez vos photos avant ou après. L’hiver, le soleil est moins haut donc ce laps de temps est raccourci. Evitez de placer le sujet dos au soleil à cause du contre-jour. De même évitez de placer votre sujet face au soleil qui le fera plisser des yeux et préférez dans ce cas un trois-quarts face. L’ombre n’est pas votre ennemie à condition d’être vous-même à l’ombre et de ne pas prendre votre sujet lorsque celui-ci est à moitié dans l’ombre et à moitié dans la lumière. Un temps couvert pour une prise de vue extérieur est parfois un atout, en particulier pour un portrait car les ombres ne seront pas ou peu présentes sur votre photo. Au besoin regardez autour de vous pour trouver un réflecteur comme un mur blanc ou gris par exemple.

Il y a encore de nombreuses choses qui pourraient être dites sur les techniques photographiques, mais l’essentiel est là. Pour faire vos photos mettez-vous en conditions et surtout prenez votre temps. La prise de vue doit rester un plaisir pour vous et votre sujet s’il est vivant. Pensez à regarder vos photos pendant votre shooting cela vous évitera des déceptions au visionnage. Canardez sans retenue. Dès que vous avez photographié ce que vous souhaitez montrer dans son ensemble, lâchez-vous pour adopter des angles de vue insolites ou des cadrages différents, la spontanéité produit parfois un rendu surprenant ! N’hésitez pas à vous mettre dans des positions scabreuses : allongée, en équilibre… Pour celles qui se font prendre en photo par leurs enfants, expliquez leur les bases du cadrage, il y a de fortes chances que cela les intéresse, sinon il y a un retardateur sur votre APN. Exercez-vous car cela n’est pas instinctif. Ne vous découragez pas, il vous suffit de vous intéresser à la photo. Et puis je dois bien l’avouer, on peut arranger une photo donc la prochaine fois, je vous parle retouche photo.
Pour télécharger le document synthétique sur l'exposition, cliquer ici.

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Crédit photos : Et puis la neige, elle est trop molle